Our Planet Reviewed - Expedition Papua New-guinea

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Mission findings

Un premier bilan

Mission Findings

 

Fin décembre 2012, les équipes scientifiques de la Planète Revisitée ont achevé leurs missions en Papouasie-Nouvelle-Guinée. De retour en France, Philippe Bouchet, professeur au département Systématique et Évolution du Muséum national d'Histoire naturelle et organisateur de l'expédition marine, dresse un premier bilan.

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La mission terrestre

 

Au cours de cette expédition, les scientifiques ont pu mesurer pour la première fois, de façon précise et simultanée, la diversité et la répartition d’un si grand nombre d’organismes en fonction de l’altitude. Le Mont Wilhelm (4 509 m), une des rares montagnes tropicales atteignant cette altitude en dehors des Andes, conserve une forêt ininterrompue jusque vers 3 700 m. Quatre grandes étapes furent nécessaires pour mener à bien cet inventaire : la mise en place des sites d’études par des botanistes locaux, une session de formation à l’utilisation des techniques de piégeage, la collecte sur le terrain et le début du tri des spécimens (complété par des piégeages similaires dans une forêt de plaine). 

Les schémas de répartition de la biodiversité ne seront révélés qu’après une analyse détaillée et l’identification des espèces collectées. Les scientifiques ont cependant observé une distribution limitée des espèces selon l’altitude : ainsi, aucun palmier n’a été trouvé au-dessus de 2 500 m, aucune fourmi au-dessus de 2 200 m, ni de termites au-dessus de 1 200 m. Pour d’autres groupes à large répartition, comme les fougères arborescentes du genre Cyathea, spectaculairement abondantes dans les montagnes de Nouvelle-Guinée, les effets de l’altitude sur la distribution apparaissent seulement lorsque l’on s’intéresse à l’espèce. Les observations montrent que l’exclusion écologique mutuelle entre espèces de Cyathea augmente avec l’altitude : des communautés d’espèces de fougères arborescentes coexistent dans les forêts aux altitudes inférieures alors qu’elles sont typiquement séparées dans des écosystèmes différents au-dessus de 3 000 m. 

Cette mission constitue une approche nouvelle pour l’étude de la biodiversité à grande échelle, en combinant des travaux de recherche impliquant largement les ressources locales, la formation de techniciens locaux et la mise en réseau du matériel collecté à l’international.

 

Quelques chiffres :

  • 8 stations d’études réparties de 200 à 3 700 m ;
  • 1 500 arbres mesurés et identifiés ;
  • 1 200 m2 de parcelles d’études délimitées à chaque altitude ;
  • 620 spécimens de plantes collectés et mis en herbier ;
  • 6 types de pièges répartis dans les mêmes parcelles pour la capture d’insectes (coléoptères, guêpes, mouches, sauterelles…). D’autres insectes ont été capturés à la main (blattes, termites, grillons, phasmes) ou à l’aide d’appâts (fourmis) ;
  • 3 858 échantillons récoltés dans les différents pièges disposés, soit environ un demi-million d’insectes.

Probablement plus de 60% des espèces nouvelles pour la Science.

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La mission marine

 

Les résultats de la partie marine de l’expédition sont à la fois excellents... et un peu inquiétants. D’un côté, les scientifiques rentrent avec une multitude d’échantillons (dont certains contiennent sans aucun doute de nombreuses nouvelles espèces), une collection exceptionnelle de photos d’animaux vivants, et une non moins phénoménale collection de tissus pour le séquençage. Mais d’un autre côté, les scientifiques ont également fait le constat que même la Mer de Bismarck au coeur de la Papouasie-Nouvelle-Guinée n’est plus un paradis à l’écart du monde. Le lagon de Madang leur est en effet apparu impacté par les apports terrigènes (dépôts sédimentaires), eux-mêmes conséquence de la déforestation et du défrichage pour l’agriculture de subsistance d’une population qui a doublé depuis 15 ans. Malgré l’anthropisation, le taux de couverture de coraux vivants – indicateur habituel de l’état de santé des récifs – reste très élevé, avec des paysages sous-marins qui restent visuellement splendides, et une très grande diversité d’habitats dans un espace géographique restreint. Au large et en profondeur aussi, l’impact sur l’environnement est localement très mesurable par les rejets de la nouvelle usine de nickel de Basamuk. 

Au niveau local, l’université, les autorités provinciales et les communautés ont réagi avec un grand intérêt à ces constats : finalement, les observations des scientifiques sur l’état de la biodiversité ont eu un impact sociétal plus fort que s’ils avaient fait uniquement de l’exploration et de la découverte.

 

Quelques chiffres :

  • 2 000 litres d’éthanol consommés pour les échantillons ;
  • 1 700 gonflages de bouteilles de plongée ;
  • 730 prélèvements côtiers et 150 prélèvements au large jusqu’à 1000 m de profondeur ;
  • 400 espèces de coraux, 1450 espèces de crustacés décapodes ;
  • 4 500 espèces de mollusques ;
  • 320 espèces d’échinodermes ;
  • 1 300 espèces de poissons ;
  • 300 espèces d’algues.

 

Probablement 500 à 1 000 espèces nouvelles pour la Science.